Il existe beaucoup de différences entre la Suède et la France et notamment au niveau des habitudes alimentaires. Pour faire simple en France je trouve que les produits gras ont une très mauvaise image, alors qu’en Suède, ce sont les produits sucrés qui ont cette image nocive pour la santé. Pour prendre un exemple: dans les crèches et les écoles suédoises, il est quasi interdit et très mal vu de donner des sucreries et surtout des bonbons aux enfants alors qu’en France c’est anodin. Depuis que je suis devenue parent moi même je suis étonnée par la consommation de sucre dans les établissements scolaires et éducatifs français. Je me souviens encore d’une fête à la crèche quand ma fille ainée avait 2 ans et que la puéricultrice a rigolé en racontant qu’elle avait mangé un sachet entier de fraises tagada!!!? Ma fille, qui n’avait à cet âge là jamais consommé de bonbons fut bien sûr malade ce soir là…. En conséquence je me retrouve souvent dans des situations délicates car je ne veux pas interdire le sucre (comme les bonbons) à mes filles et je ne veux surtout pas qu’elles se sentent différentes ou frustrées mais je ne veux pas non plus qu’elles consomment des bonbons, des gâteaux ou des boissons sucrées toutes les semaines voire tous les jours à l’école.

Ce post est donc quelque part pour mes filles! Pourquoi est-ce que je ne veux pas que vous mangiez trop de sucre ? Parce que je vous aime, plus que tout !!!

Est-ce que le sucre est aussi mauvais? Et si oui, pourquoi?

Le sucre fait partie de la famille des glucides et existe sous différentes formes. Dans leur forme la plus basique ils sont classés selon le nombre de molécules de sucre qu’ils contiennent. Les monosaccharides n’en contiennent qu’un, les disaccharides deux et les polysaccharides plusieurs. Il existe trois types de monosaccharides : le glucose, le fructose et le galactose. Les disaccharides et les polysaccharides sont simplement des combinaisons de ces 3 sucres. Par exemple le lactose est constitué de glucose et de galactose. Les glucides apportent de l’énergie immédiate à notre organisme, raison pour laquelle les grand(e)s sportifs/sportives consomment souvent des boissons et/ou des gels sucrés avant et pendant un grand effort. Mais les glucides qui ne sont pas utilisés en tant qu’énergie immédiate sont stockés dans nos muscles et notre foie sous la forme de glycogène. Les glucides sont métabolisés différemment dans notre corps selon leur constitution. Le glucose par exemple est directement utilisé par nos cellules pour fabriquer de l’énergie alors que le fructose et le galactose sont d’abord transportés au foie qui les métabolise en glucose qui servira alors comme source énergétique (c’est pour cela que le fructose est considéré comme un sucre lent puisque le processus de transformation en énergie est plus long). Quand on consomme des glucides, notre corps sécrète de l’insuline afin de faire rentrer le sucre dans nos cellules. Le glucose et le galactose sont transportés au foie d’abord comme stock d’énergie (glycogène), l’excédent de sucre est stocké sous forme de graisse. Ce processus métabolique entraîne entre autre la production de triglycérides qui ne constituent pas un danger en soi, sauf en cas de surconsommation de glucides qui risque de saturer l’activité hépatique.

Le problème survient quand nous consommons plus de sucre que nécessaire et/ou surtout quand nous consommons des sucres transformés, comme le sirop de glucose/fructose puisque ce sucre là est à la fois très industriel et contient un taux de sucre beaucoup trop élevé sans, en plus contenir les fibres qui vont avec quand on mange par exemple une pomme, une banane ou des betteraves. En fait, une surconsommation de glucides raffinés est liée à plusieurs maladies chroniques, telles que le diabète, les maladies cardiovasculaires, de nombreux cancers, des maladies inflammatoires chroniques voire une stéatose hépatique non alcoolique (SHNA). Des études récentes montrent un taux plus élevé de CRP (un marqueur clé d’inflammation dans le sang) chez les enfants qui ont une alimentation riche en sucres et en produits transformés et pauvre en fruits et légumes.

Le sucre raffiné et trop de féculents sont également mauvais pour l’équilibre de notre flore intestinale habitée à la fois par de bonnes et de mauvaise bactéries. Comme déjà discuté dans un autre post sur mon site, cette flore digestive est un délicat équilibre qui peut être fragilisé entre autre par des antibiotiques mais aussi par trop de glucides qui favorisent le développement de certains microbes comme le candida albicans.

En plus des effets délétères sur l’organisme, le sucre, même si ce point est encore sujet à débat, est fortement addictif : c’est à dire qu’il existe très vraisemblablement une dépendance psychologique au sucre. Plus on mange sucré, et plus on en veut encore !!. On estime aujourd’hui qu’il y a à peu près 25% de la population qui est « accro » au sucre. Preuve en est que lorsqu’on diminue voire lorsqu’on arrête complètement de consommer du sucre, l’envie diminue fortement. Pour un(e) grand(e) consommateur/-rice de sucre, les premiers jours sans sucre peuvent donner des symptômes de sevrage comme des maux de tête, une asthénie, de l’anxiété, etc…

Faut il bannir le sucre ?

Oui je l’aurais bien aimé dans les écoles, mais blague à part, je pense qu’il faut dans la mesure du possible éviter de consommer tout sucré raffiné, surtout sous forme de boissons sucrées ou de gâteaux industriels qui, en plus contiennent souvent des graisses hydrogénées. Comme toujours, un bon point de départ est de viser une alimentation type Paléo. Finalement le sucre est indissociable de la notion de plaisir mais je suis convaincue qu’on peut se faire plaisir avec des sucres plus naturels (miel, fruits,…) et avec modération bien su(c)re !….

 

Références:

Eur J Nutr 2013. Mar;52(2):537-45. doi: 10.1007/s00394-012-0356-y. Epub 2012 Apr « Increase hepatic de novo lipogenesis and mitochondiral efficiency in a model of obesity induced by diets rich in fructose. Crescenzo R, Bianco F, Falcone I, Coppola P, Liverini G, Iossa S.

American Society for Nutrition 2013. « Dietary fructose induced endotoxemia and hepatic injury in calorically controlled primates. Kavanagh K, Wylie A, Tucker, K, Hamp T, Gharaibeh R, Fodor A, Cullen A.

Eur J Nutrition 2017 Mar 18 « Prospective associations between dietary patterns and high sensitivity C-Reactive Protein in European children: the IDEFICS study. Gonzalez-Gil EM, Tognon G, Lissner L, Intemann T, Pala V, Galli C, Wolters M, Siani A, Veidebaum T, Michels N, Molnar D, Kaprio J, Kourides Y, Fraterman A, Lacoviello L, Pico C, Fernandez-ALvira JM, Moreno Aznar LA, IDEFICS Consortium.

 

 

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